Une rentrée par la grande porte des livres

Cinq titres de littérature jeunesse d’une saison qui en offre pour tous les goûts.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Cinq titres de littérature jeunesse d’une saison qui en offre pour tous les goûts.

Le papillon jaune

Oleksandr Shatokhin

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, initiée le 24 février 2022, force la population ukrainienne à gérer quotidiennement l’insécurité, le danger et la détresse qu’occasionne une violence inouïe. Oleksandr Shatokhin, artiste et illustrateur ukrainien, a d’abord fui, avec sa famille, vers la Pologne, avant de regagner l’ouest du pays où il continue à travailler. Son album, sans mots, porte un cri retentissant, et met en scène un jeune enfant confronté à l’horreur de la guerre. Dans l’opacité d’un univers criblé par les bombes, une lueur jaune apparaît, prenant la forme d’un papillon qui porte un espoir inattendu. Ode à la résilience, cette charge poétique et optimiste s’adoube à la résistance militaire pour remettre des couleurs à un avenir menacé.

Comme des géants, en librairie

   

Je n’aurai plus jamais peur des migrations

Sarah Bertrand-Savard

Le premier recueil de poésie de Sarah Bertrand-Savard, Les forces vitales (La Mèche, 2021), construisait des vers grâce à un collage visuel, les mots découpés et recollés un à un sur la page, témoignant du difficile rapiéçage d’un être forcé à un deuil important. Son premier recueil jeunesse reprend le procédé, interrogeant cette fois une amitié confrontée à un exil. Une adolescente doit quitter son village natal et, dans son nouvel environnement, elle « interroge cette amitié laissée derrière et les changements qui s’opèrent en elle ». Malgré la distance physique qui s’impose à cette amitié, la narratrice se forge un espace où l’amour peut subsister.

La courte échelle, en librairie

   

Les saumons de la Mitis

Christine Beaulieu

Au printemps 2021, l’architecte Pierre Thibault a convié Christine Beaulieu à une carte blanche au coeur des Jardins de Métis. Dès son arrivée à Grand-Métis, la créatrice de J’aime Hydro a été inspirée par les saumons et leur parcours qui remonte la rivière Mitis, choisissant de consacrer sa carte blanche à leur histoire. Le spectacle, présenté en 2021 et 2022, a été adapté dans un album, magnifiquement illustré par Caroline Lavergne. Entre poésie, histoire et science, Les saumons de la Mitis convoque la beauté, tout autant que la fragilité des écosystèmes, et nous invite à suivre le parcours des saumons comme si nous étions l’un d’eux.

La bagnole, 21 septembre

   

Les visages de l’écoanxiété

Inês Lopes

La catastrophe climatique vous empêche-t-elle de dormir ? L’avenir relève du mystère, mais sa beauté nous paraît désormais encapsulée dans un marasme où le vivant est en péril. L’essai d’Inês Lopes, son premier titre, se penche sur un trouble qui affecte de plus en plus l’humanité, touchant particulièrement les adolescents : « Les bouleversements écologiques ne portent pas seulement atteinte au climat, ils affectent aussi notre santé mentale et physique. C’est ce qui est appelé communément l’écoanxiété. » Afin de réduire les effets de l’écoanxiété, la psychologue de l’éducation et membre active de Mères au front propose des outils reconnus qui, sans incarner des solutions magiques, peuvent apporter un apaisement, voire susciter un désir de s’engager dans la cause environnementale.

Écosociété, « Radar », 1er novembre

   

Léa Olivier : le dernier

Catherine Girard-Audet

Toute bonne chose a une fin, dit-on. Ainsi, le phénomène littéraire de Léa Olivier en est à son dernier bouquet d’émotions. En 12 ans, la série de Catherine Girard-Audet aura été traduite en 12 langues, distribuée dans 25 pays et vendue à 1,7 million d’exemplaires, en plus de connaître des adaptations sur divers supports. Après la sortie de L’avant-dernier, paru le 27 juillet dernier, l’ultime épisode de la série, Le dernier, fait une ellipse de deux ans, où Léa, désormais adulte, est confrontée à d’importantes décisions qui pourraient affecter le reste de sa vie. Un dernier tome qui promet d’être intense en rebondissements, offrant aux adeptes de la série des adieux à la hauteur de leur amour pour ses personnages.

Les malins, 15 novembre



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