Heurts lors d’une marche en mémoire des victimes de Pinochet

Des affrontements entre manifestants et police ont eu lieu dimanche à Santiago, au Chili, lors d’une marche en mémoire des victimes de la dictature d’Augusto Pinochet, à l’occasion des 50 ans du coup d’État ayant porté le général chilien au pouvoir.
Pablo Vera Agence France-Presse Des affrontements entre manifestants et police ont eu lieu dimanche à Santiago, au Chili, lors d’une marche en mémoire des victimes de la dictature d’Augusto Pinochet, à l’occasion des 50 ans du coup d’État ayant porté le général chilien au pouvoir.

Des incidents se sont produits dimanche à Santiago entre police et manifestants lors d’une marche à laquelle a participé le président Gabril Boric, en mémoire des victimes de la dictature d’Augusto Pinochet, à l’occasion des 50 ans du coup d’État ayant porté le général chilien au pouvoir.

Le président de gauche s’est brièvement joint au cortège de quelque 5000 personnes, selon le gouvernement, devenant le premier dirigeant du Chili à le faire depuis la fin de la dictature en 1990.

Des manifestants ont cependant jeté des pierres sur le palais présidentiel, franchissant les barrières de sécurité et endommageant l’accès à un centre culturel situé dans le bâtiment.

Des affrontements avec la police ont également eu lieu à d’autres endroits de la ville, le long du défilé, certains manifestants lançant des cocktails molotov et érigeant des barricades enflammées.

À l’intérieur du cimetière qui abrite un mémorial aux victimes du régime Pinochet, certains mausolées ont été endommagés, dont celui d’un sénateur de droite.

« En tant que président de la République, je condamne catégoriquement ces événements. […] L’irrationalité de s’attaquer à ce pour quoi Allende et tant d’autres démocrates se sont battus est ignoble », a réagi M. Boric sur son compte X (ex-Twitter).

Trois policiers ont été blessés et trois personnes arrêtées, selon le gouvernement.

 

Le 11 septembre 1973, le général Pinochet a pris le pouvoir en renversant le président Allende, qui s’est suicidé dans le palais présidentiel. Débuta alors une sanglante dictature, officiellement responsable de 3200 assassinats et disparitions.

La plupart des participants à la marche, portant des drapeaux chiliens et scandant des slogans tels que « Vérité et justice maintenant ! » ou « Allende est vivant », ont cependant défilé dans le calme.

« Avec cette marche, nous nous souvenons que 1973 a brisé la démocratie au Chili et que nous continuons à nous battre pour la maintenir et la renforcer », a expliqué Luis Pontigo, 72 ans, un enseignant à la retraite.

Dans la matinée, M. Boric a inauguré une exposition consacrée à la mémoire de Salvador Allende au palais présidentiel de La Moneda, en présence de membres de la famille du défunt dirigeant socialiste.

À voir en vidéo