À grappiller pendant qu’il en reste

Jean Aubry
Collaboration spéciale
 Des cabernets sauvignons à maturité
Photo: Jean Aubry  Des cabernets sauvignons à maturité

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Quelques vins à dénicher et à déguster avant qu’ils ne disparaissent des tablettes.

Eymann « Alter Satz » 2021, Allemagne (21,50 $ — 15171718)

L’équivalent du « gentil » alsacien ou, encore, du Wiener Gemischter Satz autrichien. Ici, une covinification spontanée de cépages participe à une exaltation fruitée peu commune. Un blanc sec bio éclatant, salin, transparent et vivace, au profil aromatique et gustatif qui le destine à l’apéritif ou pour simplement combler vos besoins en sushis et autres dims sums. (5) ***

Grüner Veltliner « Alaun » 2021, Weingut Harm, Kremstal, Autriche (22,35 $ — 15180569)

Retenons déjà ici la frivolité fruitée qui semble ouvrir large les promesses d’un bonheur immédiat, tel un sourire esquissé offert sans raison apparente. Un blanc sec bio léger et fort vibrant, au goût malique de pomme verte et de citron vert, d’une grande netteté d’ensemble. Le Kremstal est décidément un terreau fertile pour le grüner veltliner ! (5) ***

Brothers Koerner 2022, Clare Valley, Australie (29,80 $ — 15174185)

Je me désole de ne pas fréquenter plus assidûment les vins produits par une nouvelle génération de vignerons australiens. Certaines agences s’y risquent tout de même avec succès en proposant certes des vins dits « de soif » mais d’un intérêt certain. Ce « clairet » où syrah et grenache fusionnent en est un exemple festif, étonnant de fraîcheur et de caractère. Le servir frais sur quelques belles charcuteries maison. (5) ***

Clos de la Molénie 2021, Bordeaux, France (22,50 $ — 14910241)

Ce merlot travaillé et élevé selon les principes de la biodynamie, vinifié en grappes entières et logé en amphore impose déjà un court séjour en carafe pour donner le meilleur de lui-même. Une grande pureté s’en dégage alors, avec un fruité dont la mâche séduit en raison de sa saine palatabilité. À défaut de complexité et de profondeur, un clin d’oeil amical au repas simple entre amis où les quilles se bousculent pour le plaisir de tous ! (5) **1/2 ©

Volpolo 2021, Podere Sapaio, Bolgheri Rosso, Italie (30,75 $ — 12488605)

Massimo Piccin aime ses cabernets sauvignons bien mûrs. Avec ses merlots et petits verdots, il assemble ici une cuvée fort bien « éduquée » par un logement princier en barrique. C’est dense, bien frais, fort bien maîtrisé, mais nous sommes tout de même dans un rouge cadré sous des tanins abondants qui demandent encore deux ou trois ans de cave pour s’ouvrir à vous, sur les protéines d’une entrecôte grillée par exemple. Longue finale tout en relief sur une touche de résine, de fumée. (5 +) ***1/2 ©

Clos Henri « Otira » 2021, Marlborough, Nouvelle-Zélande (33,50 $ — 15121972)

Ce sauvignon blanc bien sec se fait l’écho tangible du soc de galets roulés qui composent ici son terroir. Il en émane un ensemble à la fois riche, exotique et doté d’une tension sur le plan de l’acidité qui assoit et prolonge en bouche des notes de menthe poivrée, de propolis et de citron confit. La finale n’est pas sans évoquer certains excellents graves blancs de la région bordelaise. Bref, un sauvignon de caractère, ample de textures, à servir sur un bon ceviche par exemple. (5) ***1/2 ©

Monthélie « Sous le Cellier » 2020, Clos du Moulin aux Moines, Bourgogne, France (51,50 $ — 14956003)

Sur ses calcaires graveleux entre Meursault au sud et le coteau de Volnay au nord, le lieu-dit « Sous le Cellier » (à environ 300 mètres) offre un blanc sec à la fois finement tendu tout en se partageant la texture délicate des deux célèbres appellations qui le cernent des deux côtés. Charme et discrétion se dégagent ici, avec des notes claires de poire, de brugnon, de chèvrefeuille, de vanille et de boisé fin. Un chardonnay bio d’une confection impeccable, d’une appréciable longueur. On se fait plaisir ici, même à ce prix. (5) **** ©
 

Merlot 2019, Peter Franus, Napa Valley, Californie, États-Unis (55 $ — 13601420)

Je me suis fermé les yeux. Le souvenir furtif d’un chai à barriques et de ses parfums de boisé noble où la vendange fraîche de la récolte venait d’être entonnée est monté en moi. Souvenir de Pomerol où le merlot fruité ajustait déjà ses notes animales, de sous-bois et de graphite à la texture riche, mûre et bien serrée, à même le déroulé de tanins savoureux, fort expressifs. Avais-je rêvé ? Peter Franus me donnait ici sa version d’un merlot que n’aurait certes pas dédaigné un vigneron de la Rive droite à Bordeaux ! Un petit régal à mettre en cave. (5 +) ****1/2 ©

Explication des cotes

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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