«Playing Robots into Heaven», James Blake

James Blake n’a mis qu’une douzaine d’années pour émerger de la scène électronique underground londonienne et s’imposer comme une star de l’indie pop aux allures de crooner à la voix angélique et chouchou des gros canons du rap et de la pop (Rosalia, Frank Ocean, Travis Scott, etc.) qui sollicitent sa collaboration. Sur ce sixième album, il affirme retourner à ses racines bass music expérimentales, celles des premiers mini-albums (instrumentaux) parus chez Hessle Audio et R&S, comme pour faire vibrer à nouveau cette fibre de compositeur avant-gardiste, reléguée à l’arrière-plan sur ses deux derniers albums. Il ne peut évidemment pas s’empêcher de chanter (sur l’extrait Loading, par exemple). Or, c’est plutôt lorsqu’il utilise sa voix comme matériau sonore que Blake renoue le mieux avec la musique de club alternative de ses débuts — sur la rugueuse Tell Me ou Fall Back, le groove le plus dansant qu’il ait offert depuis des lustres. Sur l’affaire quasi-dancehall Big Hammer, il va même jusqu’à échantillonner en long et en large les vétérans du hardcore-jungle Ragga Twins, avec un succès mitigé.

Cliquez ici pour découvrir un extrait. 

Playing Robots into Heaven

★★★ 1/2
Électronique

James Blake, Polydor/Republic

À voir en vidéo