« Sorcières », sombres secrets entre soeurs

Dans «Sorcières», trois soeurs aux caractères différents que la vie a séparées pendant 30 ans se retrouvent.
TVA Dans «Sorcières», trois soeurs aux caractères différents que la vie a séparées pendant 30 ans se retrouvent.

Prenant d’assaut la case horaire laissée vacante par L’échappée, Sorcières repose sur une idée originale de Céline Bonnier, Marie-Joanne Boucher, Noémie O’Farrell et Germain Larochelle, diplômé de l’INIS et de l’École nationale de l’humour en scénarisation, qui signe les textes avec Marie-Josée Ouellet, qui a notamment travaillé sur Contre-offre et File d’attente.

« Au départ, ce qu’elles proposaient était flou, ç’aurait pu être un film ou une série, raconte Germain Larochelle lors d’un point de presse suivant la présentation des deux premiers épisodes de la série produite par André Dupuy et Marie-Alexandra Forget pour Amalga. Elles ont accroché au mot “sorcière” parce que Serge Bouchard avait fait un balado sur les sorcières et que Mona Chollet avait publié Sorcières. Elles étaient imbibées par ce thème-là et rêvaient d’incarner trois soeurs ; à cause de l’écart d’âge, j’ai eu l’idée qu’elles soient demi-soeurs. Avec toutes les idées qu’elles avaient, on est passé du film à la série. »

Marie-Chantal Bisson, Marie-Hélène Lapierre et David Leblanc collaborent également à l’écriture de ce drame familial de 26 épisodes. Quant à la réalisation, elle est assurée par Myriam Verreault (Kuessipan), qui a confié le tournage des blocs 2 et 4 à Ian Lagarde (All You Can Eat Bouddha), de cette série qui évoque Twin Peaks, de David Lynch, Midsommar, d’Ari Aster, et des séries policières scandinaves.

« Les gens regardent beaucoup la télé québécoise et les autres plateformes, on n’a pas le choix de se comparer et d’accoter ce qui se fait ailleurs, explique la réalisatrice. Ça m’allume énormément de faire de la mise en scène plutôt que de capter seulement les dialogues. Vous allez voir au fil des épisodes, il y a des références cinématographiques à gauche et à droite. Avec Céline, quand on s’est rencontrées, elle m’a dit qu’on allait faire du Lynch en téléroman. »

Réalisme magique

 

Peu après la découverte d’un bébé nu à la chevelure rousse aux pieds des chutes par le lieutenant Mario Bastarache (Denis Marchand), nouvellement arrivé de Montréal, et du policier Nicolas Roy (Christophe Payeur), natif du coin, la petite communauté de Sainte-Piété, dans les Cantons-de-l’Est, est ébranlée. « Le salut de l’humanité est à nos portes, réjouissons-nous », annonce la voix trafiquée d’un homme ayant appelé le 911.

Dès lors, trois soeurs aux caractères différents que la vie a séparées depuis trente ans, Joanne « Joe » Bussières (Céline Bonnier), journaliste assoiffée de justice, Élisabeth « Beth » Lussier (Marie-Joanne Boucher), beauté désespérée prisonnière d’un couple toxique, et Agnès Sullivan (Noémie O’Farrell), coach de vie à la tête d’une petite entreprise florissante, vont renouer afin de faire la lumière sur ce mystérieux incident.

« Le mot d’ordre, c’est qu’on était toujours dans le réalisme, affirme Myriam Verreault. Je pense qu’en fiction, on s’empêche parfois d’aller dans le réalisme magique et la vie est parfois plus magique que bien des fictions. On a une conscience du grand public ; il y a beaucoup d’humour et de personnages colorés dans Sorcières qui répondent aux critères d’une annuelle, mais je pense que le public est prêt pour ce côté magique et mystérieux. On n’a qu’à penser au succès de Stranger Things. »

Je pense qu’en fiction, on s’empêche parfois d’aller dans le réalisme magique et la vie est parfois plus magique que bien des fictions. [...] Je pense que le public est prêt pour ce côté magique et mystérieux. On n’a qu’à penser au succès de Stranger Things.

Hantées par leur passé au sein d’une secte, les soeurs seront amenées à croiser le ténébreux Luc Tougas (Stéphane Gagnon) et la mairesse Véronique Roy (Julie Roussel), qui ne porte pas Joe dans son coeur. Portez d’ailleurs une grande attention à ce que divulguent les flash-back et les photos de famille.

« Tout l’aspect commune, secte, avec Marie-Josée, on ne connaissait pas ça tant que ça, dévoile Germain Larochelle. Quand on a vu qu’on allait dans ces eaux-là, on a fait de la recherche. Quand on plonge dans ce monde, tout ce qu’on peut imaginer d’horrible, il y a 1000 fois pire qui est arrivé quelque part. J’ai plusieurs livres là-dessus chez moi et on a rencontré Lorraine Derocher, spécialiste en protection des jeunes en contexte sectaire. On a mélangé plusieurs choses pour que ça ne ressemble à rien. La série se veut universelle ; je pense que ça va être un archétype de secte. On a quand même créé un vocabulaire et une mythologie pour cet univers. »

Exceptionnellement, TVA diffusera les deux premiers épisodes de Sorcières le lundi 11 septembre. Et si vous ne succombez pas instantanément à cet univers nimbé de mystère, teinté de mysticisme et bercé par la trame musicale hypnotique de Fanny Bloom et de Thomas Hébert, sachez qu’au dire de l’équipe « le troisième épisode est bien meilleur que le premier et le deuxième ». Ça promet !

Sorcières

Le lundi, à 20 h, sur TVA et TVA+

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