«Les révoltés»: la loi et le quatrième pouvoir

L’avocate Éléonore St-Laurent (Sarah-Jeanne Labrosse) dénonce les dérives et carences du système.
Karl Jessy L’avocate Éléonore St-Laurent (Sarah-Jeanne Labrosse) dénonce les dérives et carences du système.

Éléonore St-Laurent (Sarah-Jeanne Labrosse), 28 ans, est avocate ; Jacob Gravel-Duquette (Pier-Luc Funk), 32 ans, est journaliste d’enquête. Ensemble ou séparément, les deux personnages principaux de la nouvelle série de Club Illico, Les révoltés, dénoncent les dérives et carences du système en embrassant la cause de ceux et celles qui se disent victimes dudit système. Bien qu’ils partagent les mêmes idéaux et seront bientôt attirés l’un par l’autre, tous deux ne s’entendent pas toujours sur la manière d’obtenir justice et réparation.

« J’ai fouillé énormément pour écrire cette série-là, explique la scénariste Anita Rowan (L’effet secondaire, Les yeux fermés) lors d’un point de presse. Ce n’est pas calqué sur des cas qui ont vraiment existé, c’est des amalgames de toutes sortes de choses que des gens m’ont racontées. Dans tous les milieux que j’ai explorés, je suis allée chercher tous les points de vue parce que, pour moi, c’est important qu’il n’y ait pas de bons ni de méchants. La conclusion que j’ai tirée après avoir parlé à tant de gens de différents milieux, c’est que le système n’est pas mauvais, mais rigide, et qu’on ne sait pas quoi faire quand on se retrouve dans une situation qui ne fait pas partie des petites cases préétablies. »

La conclusion que j’ai tirée après avoir parlé à tant de gens de différents milieux, c’est que le système n’est pas mauvais, mais rigide, et qu’on ne sait pas quoi faire quand on se retrouve dans une situation qui ne fait pas partie des petites cases préétablies.

« Ce n’est pas une critique du système, nuance le réalisateur Louis Choquette [Les honorables, Après]. En fait, le système est imparfait et perfectible. Nos deux héros louvoient à travers ce système pour trouver des façons d’aider ceux qui ne sont pas servis par ce dernier. C’est ce désir d’aider ceux qui sont complètement démunis qui est intéressant à voir. »

Saga sociale

 

Produite par Fabienne Larouche et Michel Trudeau pour Aetios, Les révoltés se veut une saga sociale et politique qui traite notamment d’immigration, de violence conjugale, d’erreurs médicales, d’itinérance et de la condition des Autochtones et se décline en dix épisodes.

« L’idée originale est venue de Fabienne et Michel, dévoile Anita Rowan. Quand ils m’en ont parlé, il y a eu une résonance personnelle parce que je suis maman d’une jeune fille qui a des besoins très particuliers. Me battre contre le système, frapper à des portes, je connaissais ça. Quand je passais des heures au téléphone, à écrire des lettres, à faire du lobbying, je me demandais comment faisaient les gens n’ayant pas les mêmes ressources que moi, n’ayant pas le temps de s’investir là-dedans, ne pouvant pas parlementer avec les fonctionnaires. En racontant des drames humains, je me disais que j’arriverais à intéresser les spectateurs à ces gens-là. »

« C’est une série importante, pense Fabienne Larouche. Chez Aetios, on a beaucoup de préoccupations sociales dans toutes nos séries. On a des gens autour de nous qui nous appellent pour de l’aide, des ressources, mais dans certains cas, on ne sait pas quoi leur répondre tant le système est lourd, gros. »

« Quand on regarde ce que devient Montréal, on ne voit que le résultat dans la rue, on ne sait pas ce qui s’est passé pour en arriver là, poursuit Michel Trudeau. Pourtant, derrière chaque itinérant, il y a une histoire comme celle qu’on raconte plus tard dans la série. »

Tandem de choc

 

Dans les deux premiers épisodes, Éléonore et Jacob tenteront à leur façon d’aider Rosena (Ayana O’Shun, réalisatrice du documentaire Le mythe de la femme noire), mère de famille ayant fui Haïti afin d’échapper à son mari violent, et Maxim (Marie-Ève Beauregard), dont le beau-père serait décédé d’une surdose de médicaments à l’hôpital. À ces intrigues viendront se greffer plusieurs autres causes que le tandem de feu voudra défendre. Les spectateurs n’auront pas le temps de s’ennuyer…

« Il fallait qu’on les accroche dès le départ. C’est un duo d’enfer qui a ses cas séparément, mais aussi qui, par la force des choses, va travailler ensemble, donc c’était important de partir fort et de rester fort jusqu’à la fin. Il n’y a pas de formules, ni de règles ; l’histoire de Rosena va courir sur les dix épisodes, mais pour les autres cas, c’est variable », affirme l’autrice.

« Les deux sont très occupés, mais c’est dans un désir de faire une différence. Ce rythme-là était bien important pour moi parce qu’il représente ce qu’Éléonore et Jacob sont, leur énergie. Donc, ce rythme-là est préservé jusqu’à la fin », promet le réalisateur à propos de cette série où les temps morts n’existent pas et que les spectateurs devront déguster à coups de deux épisodes par semaine sur la plateforme Illico chaque jeudi.

Les révoltés

Sur Club Illico dès le 21 septembre

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