«Le prix de la mode»: que deviennent nos vêtements?

Mariana Mazza dans le documentaire «Le prix de la mode»
Télé-Québec Mariana Mazza dans le documentaire «Le prix de la mode»

« Avec les vêtements, je suis une catastrophe naturelle. » Amoureuse de la mode depuis sa tendre enfance, Mariana Mazza ne peut s’empêcher d’acheter de nouveaux vêtements qui s’entassent dans sa garde-robe sans même parfois être portés. Dans le documentaire Le prix de la mode, l’humoriste découvre, non sans peine, les répercussions de sa surconsommation en réalisant que les morceaux dont elle se débarrasse ne trouvent pas toujours la seconde vie qu’elle imagine.

« J’ai une relation un peu toxique avec l’achat de vêtements, j’en ai jamais assez », concède Mariana Mazza en entrevue. Pourtant, ses placards débordent. Dès les premières minutes du documentaire, l’humoriste nous fait justement le tour du propriétaire, dévoilant avec excitation les tonnes de vêtements, de chaussures, de sacs et autres accessoires qui ont dû être disséminés dans plusieurs pièces de sa maison, par manque de place.

Magasiner en ligne est devenu « une drogue », une façon pour elle de relaxer au quotidien. « C’est jouissif ! » lance-t-elle, avouant avoir dépensé pas moins de 30 000 dollars en 2022 pour diversifier son style vestimentaire.

« J’ai jamais été gênée de ça. Mais quand j’ai vu les images du documentaire, j’ai eu un choc, j’avais les mains moites. On dirait que c’est là que j’ai vraiment réalisé la quantité astronomique de linge que je possède », confie Mariana Mazza, ne regrettant pas un instant d’avoir accepté l’invitation de la boîte de production Trinome & filles à revoir sa façon de consommer.

Changer les habitudes

 

« Le but n’est pas de taper sur la tête du monde, ni de Mariana Mazza, mais de conscientiser les gens sur l’impact de leur consommation excessive de vêtements. Les pousser à se questionner, à changer leurs habitudes, un petit geste à la fois », explique Émilie Fanning, productrice au contenu.

C’est en voyant les bacs de dons déborder durant la pandémie qu’elle a eu l’idée de se pencher sérieusement sur le sujet. « Même avec les magasins fermés, les gens continuaient d’acheter en ligne et de donner leurs vieux morceaux. Mais pourquoi consomme-t-on autant ? Ça va où, ensuite, ces vêtements-là ? Est-ce que tout est vraiment réutilisé ? » se questionne-t-elle.

Dans Le prix de la mode, Mariana Mazza part ainsi en quête de réponses. Elle rencontre pour ce faire plusieurs experts dans le milieu de la mode, du marketing et de l’environnement.

« La fast fashion et l’achat en ligne, c’est un vrai problème. On achète des choses qu’on n’aurait jamais achetées, parce que c’est pas cher, c’est rapide, c’est facile. Mais quand tu n’en veux plus, tu le sais pas forcément, mais ça finit souvent aux poubelles », souligne, découragée, Mariana Mazza.

Pas moins de 150 000 tonnes de vêtements s’en vont vers des centres de dons par année, explique dans le documentaire Claude Maheux-Picard, ingénieure et directrice générale du Centre de transfert technologique en écologie industrielle, affilié au cégep de Sorel-Tracy. De tout ça, seulement 6 % se retrouvent sur les rayons. Le reste part majoritairement à l’enfouissement.

Pourquoi ? Parce qu’une quantité importante des vêtements arrivant dans les centres de dons sont déformés, troués, tachés… invendables, donc. Ils finissent aux poubelles, car les tissus utilisés ne sont même pas recyclables. La faute à la fast fashion et aux tissus de basse qualité, selon Mme Maheux-Picard.

Les consommateurs ont aussi leur part de responsabilité, puisqu’ils achètent en ligne beaucoup de vêtements qu’ils ne porteront finalement jamais. Ils se donnent bonne conscience en les apportant aux centres de dons, mais ceux-ci débordent. Résultat : des vêtements en bon état finissent aussi aux poubelles.

« J’ai eu un choc », affirme Mariana Mazza. L’humoriste indique avoir depuis grandement diminué sa consommation de vêtements. Elle porte davantage ce qu’elle possède déjà et se tourne désormais vers des organismes qui redonnent aux personnes dans le besoin lorsqu’elle veut se débarrasser de quelques morceaux.

« J’aimerais que les gens se posent les bonnes questions avant d’acheter en ligne, qu’ils priorisent la qualité à la quantité, qu’ils redonnent leurs vêtements en bon état en main propre à des organismes. […] J’espère que le documentaire va les encourager à le faire. »

Le prix de la mode

Réalisé par Félix Trépanier, produit par Trinome & filles, diffusé le 20 septembre, à 20 h, à Télé-Québec.

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