Déploiement américain en mer Rouge après des tensions avec l’Iran

Dimanche, le navire d’assaut amphibie «USS Carter Hall» transitait par le canal de Suez pour se rendre vers la mer Rouge, avec 3000 militaires à bord.
Défense américaine via Agence France-Presse Dimanche, le navire d’assaut amphibie «USS Carter Hall» transitait par le canal de Suez pour se rendre vers la mer Rouge, avec 3000 militaires à bord.

Plus de 3000 soldats américains sont arrivés en mer Rouge à bord de deux navires de guerre dans le cadre d’un nouveau déploiement visant à dissuader l’Iran de s’emparer de pétroliers, a annoncé lundi la marine américaine.

Ce déploiement marque un accroissement de la présence américaine dans la région, notamment dans les eaux sensibles du Golfe, vitales pour le commerce pétrolier mondial.

 

En Iran, pays ennemi des États-Unis, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé la présence militaire américaine dans la région, qui selon lui « n’a jamais créé la sécurité. Les intérêts [des États-Unis] dans cette région les ont toujours poussés à alimenter l’instabilité et l’insécurité ».

Les marins américains, arrivés à bord des navires de guerre USS Bataan et USS Carter Hall, sont entrés en mer Rouge dimanche après avoir transité par le canal de Suez, a déclaré la Ve flotte de l’US Navy dans un communiqué.

Ce déploiement, annoncé en juillet par le département américain de la Défense, vise « à dissuader les activités déstabilisatrices et à désamorcer les tensions régionales causées par le harcèlement et les saisies de navires marchands par l’Iran », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Ve flotte, le commandant Tim Hawkins.

Saisie de 20 pétroliers

 

L’USS Bataan est un navire d’assaut amphibie qui peut transporter des avions et des hélicoptères, ainsi que des engins de débarquement. L’USS Carter Hall, un navire de débarquement, sert à transporter jusqu’à terre les soldats et leur équipement.

En juillet, les États-Unis ont annoncé le déploiement au Moyen-Orient d’un navire de guerre et d’avions de combat F-35 et F-16.

Sans faire explicitement référence au nouveau déploiement américain, le porte-parole des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, Ramazan Sharif, a prévenu lundi que son pays avait atteint un « niveau de puissance capable de réagir à tout acte menaçant des États-Unis ».

Selon l’armée américaine, l’Iran a saisi ou tenté de s’emparer de près de 20 navires battant pavillon international dans les eaux du Golfe ces deux dernières années.

Début juillet, l’US Navy a annoncé s’être opposée à la saisie par l’Iran de deux pétroliers dans les eaux internationales au large d’Oman. Téhéran était cependant parvenu à s’emparer d’un navire marchand dans les eaux du Golfe.

L’armée iranienne avait par ailleurs saisi fin avril dans le golfe d’Oman un pétrolier battant pavillon des îles Marshall à destination des États-Unis, avant de saisir une semaine plus tard un pétrolier battant pavillon du Panama qui transitait par le détroit d’Ormuz.

Rapprochement irano-saoudien

 

Le nouveau déploiement américain intervient à un moment où l’implication de la Chine dans le Golfe s’intensifie. Pékin a négocié l’accord sur le rétablissement des liens diplomatiques scellé en mars entre l’Arabie saoudite, un allié des États-Unis, et l’Iran, deux puissances régionales rivales.

Les relations entre Téhéran et des pays arabes du Golfe se développent parallèlement. Le président des Émirats arabes unis et le ministre des Affaires étrangères du Koweït ont été invités à se rendre en Iran.

En mai, les Émirats ont annoncé leur retrait de la Combined Maritime Forces, un partenariat maritime entre 38 pays dirigé par les États-Unis et chargé de sécuriser les voies de navigation du Golfe, dont le siège est à Bahreïn.

« La sécurité restera un point de friction dans les relations entre les États-Unis et le Golfe, même si la menace posée par les attaques iraniennes contre le transport maritime diminue à court terme », selon Torbjorn Soltvedt, de la société d’intelligence économique Verisk Maplecroft.

« La perception selon laquelle les États-Unis ne font pas assez pour dissuader les attaques iraniennes contre le transport maritime international persistera », a-t-il déclaré à l’AFP.

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