«Mahler», Sarah Connolly

Rückert-Lieder, Lieder eines fahrenden Gesellen et Kindertotenlieder sont évidemment enrichis par l’accompagnement orchestral, mais l’usage du piano est légitime. Peu d’enregistrements ont réussi non pas à « faire oublier l’orchestre », mais à captiver par un art vocal différent, dosant les dynamiques au millimètre au service du mot et des poèmes. On pense à Christa Ludwig avec Bernstein au piano (Sony) et à un récital Fischer Dieskau-Barenboim de 1972 (Audite). Dans ce disque enregistré en avril 2021, la grande Sarah Connolly parvient à ce miracle. « Grande », car nous sommes en face de l’une des plus grandes interprètes de la musique de Händel de tous les temps, une tragédienne extraordinaire. En juin 2019, Connolly suspendait sa carrière pour soigner un cancer du sein. Pour son retour, un an plus tard, elle choisissait Mahler et la version de chambre du Chant de la terre. Ici, le piano lui permet de tout contrôler et doser. Et l’expérience, l’expérience de la vie face à la mort, au bord du gouffre, remue jusqu’aux tréfonds de l’âme.

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Gustav Mahler

★★★★★
Classique

Lieder, Sarah Connolly (mezzo), Joseph Middleton (piano), Signum SIGCD 741

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