«Carl Philipp Emanuel Bach», Keith Jarrett

« Lorsque j’ai entendu ces sonates au clavecin, j’ai pensé qu’il y avait un espace pour une version au piano. » La citation de Keith Jarrett accompagne la publication d’un inédit de 1994. Effectivement, ces sonates du second cahier du fils le plus visionnaire de Bach ont été enregistrées au clavecin et peuvent appeler le piano. Mais ceux qui attendent des « visions » de la part de Keith Jarrett seront servis au même niveau que lorsque ce dernier a enregistré Jean-Sébastien Bach ou Mozart. Étrange style torpide que celui de ce grand musicien lorsqu’il aborde le classique. Avec un certain mauvais esprit, on dira que c’est immanquablement de l’eau tiède. Avec plus de respect, on statuera que c’est une forme d’élégance pudique. La Sonate Wq. 49/2 qui pétille avec Marc-André Hamelin, s’étale ici sur fond de legato confortable. L’audace et les contrastes de C.P.E. Bach passent à la trappe dans un album qui peut faire illusion (c’est du très beau piano) auprès de ceux qui suivent Jarrett sans vraiment se soucier du compositeur.


Carl Philipp Emanuel Bach

★★★
Classique

Württemberg Sonatas, Wq. 49, Keith Jarrett (piano), ECM 2 CD 485 8495

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