«Bach minimaliste», Simon-Pierre Bestion, La Tempête

Voici le nouvel opus de l’interprète le plus déconcertant, audacieux et positivement provocateur de la planète classique. Pour faire connaissance avec Simon-Pierre Bestion, les projets Hypnos et Vespro s’imposent en priorité. Bach minimaliste se distingue par son côté instrumental. Partitions pour ensemble et oeuvres avec clavecin soliste (Louis-Noël, le frère du chef) alternent, la voix intervenant à un endroit. Bach est point d’ancrage (Concerto BWV 1052) et d’aboutissement (Choral BWV 668) avec deux récurrences dans un programme qui éparpille les mouvements de Shaker Loops de John Adams (sur cordes en boyaux) et du Concerto pour clavecin de Gorecki. Dans une transcription de Litanies par Bestion, Jehan Alain devient un précurseur du minimalisme. Question posée : embarquons-nous dans un voyage spirituel, comme avec Hypnos, ou sommes-nous auditeurs-spectateurs d’une construction intellectuelle ? Bestion atteint-il la « cible sensorielle » ? À notre avis, il la rate, en raison, aussi, d’une captation sonore cliniquement froide.

Bach minimaliste

★★ 1/2
Classique

La Tempête, Simon-Pierre Bestion, Alpha 985

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