«Tristesse et confettis», Marsö

Il est presque loin, ce temps où le lauréat de Granby se voyait bombardé d’office sous les projecteurs. Ce premier album de Marsö (Margelidon), qui paraît deux ans après la victoire, doit dans le monde nouveau des multitudes nichées se frayer un chemin, à la machette numérique. Le gaillard, d’origine française et Québécois d’adoption, refuse pourtant la guérilla : c’est un doux. Sa sorte de chanson est délicate, sensible, écrite en finesse et jouée sur des modes variés, ici électro, là funky, un peu -M-, un peu Jérôme Minière (le verbe de Marsö, dont la « vie romantique est un carnage », est dans la même famille des faux légers). Le jeune homme est désarmant de simplicité par moments, mais s’autorise des séquences instrumentales où tout est possible (étonnante réalisation d’Alexandre Lapointe, circassienne et folle). Tristesse et confettis, le titre le dit : quoi qu’il arrive, il faut s’amuser. La chanson finale lève le voile sur ces jeux et révèle Marsö : être heureux, c’est le but, et c’est pas facile d’y arriver.

 

Tristesse et confettis

★★★
Chanson

Marsö, Spectra Musique

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