Six éléments à retenir des annonces de Québec en immigration

Le gouvernement Legault a annoncé jeudi plusieurs changements aux programmes d’immigration économique, ainsi que des scénarios de nouveaux seuils qui seront bientôt soumis à consultation. Québec actionne ainsi plusieurs leviers à sa disposition pour resserrer les critères de connaissance de la langue française.

Seuils

 

Québec ouvre la porte à une hausse à 60 000 nouveaux résidents permanents admis par année. C’est l’un des deux scénarios qui sera bientôt soumis à la consultation publique dans le but de déposer sa planification pluriannuelle.

Dans ce premier scénario, les diplômés étrangers au Québec seraient admis en plus, sans compter dans ce seuil.

 

L’autre option est de maintenir ce seuil à 50 000 immigrants reçus, soit environ le nombre annuel depuis 2009.

Voie rapide pour les étudiants étrangers

Premier changement important des réformes annoncées, les étudiants étrangers qui étudient en français ou qui sont francophones bénéficieront d’allègements pour favoriser leur rétention. Au lieu des 12 ou 18 mois d’expérience de travail actuellement exigés, un diplômé du Québec pourra déposer une demande de résidence permanente dès la fin de ses études.

Ceux qui ne fréquentent pas des établissements francophones pourront prouver qu’ils parlent tout de même français en montrant qu’ils ont réussi au moins trois ans d’études secondaires ou postsecondaires dans cette langue.

Le français pour tous les immigrants économiques

 

Le français devient une exigence incontournable, peu importe le programme d’immigration économique, sauf pour les talents d’exception.

Actuellement, l’une des deux plus grandes voies d’accès, le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ), fonctionnait par pointage, mais sans critères éliminatoires.

La connaissance du français donnait un avantage important, mais il était possible de présenter un niveau moins avancé pour certains candidats ayant notamment beaucoup de « points » pour leur formation, leur expérience professionnelle ou leur adéquation avec les besoins du marché.

Après cette refonte, le PRTQ sera remplacé par le nouveau Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) qui exigera un niveau 7 à l’oral pour les personnes exerçant des professions qualifiées.

C’est ce qui est actuellement demandé dans le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), l’autre programme d’importance pour l’immigration économique. Ce niveau de 7, sur 12 niveaux potentiels, correspond à « intermédiaire », soit la capacité à tenir une conversation dans un contexte prévisible à propos de besoins courants et concrets. À l’écrit, le niveau exigé sera de 5, autant pour le PEQ que le nouveau PSTQ.

Le niveau 7 à l’oral sera aussi exigé pour les investisseurs, entrepreneurs et travailleurs autonomes.

Nouvelle passerelle pour les travailleurs temporaires moins ou peu qualifiés

Un volet du PSTQ sera réservé aux personnes dans des emplois demandant des compétences intermédiaires et manuelles, avec des exigences en français à l’oral modulées. Le niveau sera dorénavant de 5 (sur 12), soit le début d’une maîtrise intermédiaire de la langue.

Le gouvernement Legault crée ainsi une passerelle pour les travailleurs étrangers temporaires peu spécialisés, après les avoir exclus des voies d’accès en 2018, qui sont de plus en plus nombreux à demeurer au Québec à l’année.

Petit élargissement au Programme de l’expérience québécoise

Pour le volet des travailleurs temporaires du PEQ, Québec inclut une catégorie d’emplois supplémentaire. Elle comprend les professions ne nécessitant pas de diplôme d’études collégiales, mais plutôt une formation en cours d’emploi de plus de 6 mois ou un apprentissage de moins de deux ans.

Parmi ces professions, on compte par exemple les boulangers-pâtissiers, les préposés aux bénéficiaires, les aides-soignants, les assistants de laboratoires médicaux, les camionneurs et beaucoup d’autres.

Engagement de francisation dans le regroupement familial

 

C’est Ottawa qui détermine les critères de sélection pour cette catégorie, mais Québec est responsable d’étudier et de faire le suivi des demandes d’engagements.

Le regroupement familial permet à des résidents permanents ou des citoyens déjà au pays de se porter garants d’un membre de leur famille. Avec la réforme, le gouvernement Legault va ajouter l’obligation de présenter un plan d’intégration qui va devoir inclure des cours de francisation.



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