Carnet voyage

Marie-Julie Gagnon
Collaboration spéciale
«L'allégorie de Nantes» fait partie du parcours «Le réveil des statues», dans le chef-lieu des Pays de la Loire.
Photo: ​Martin Argyroglo | LVAN «L'allégorie de Nantes» fait partie du parcours «Le réveil des statues», dans le chef-lieu des Pays de la Loire.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Les actualités du monde touristique, ici et ailleurs.

Sortir à Nantes

Oui, l’Europe a chaud. Est-ce une raison pour l’éviter ? Pas si on aime follement l’art dans tous ses états. En France, Nantes affiche, comme chaque été, les couleurs de son parcours culturel relié par une ligne verte tracée au sol, Le Voyage à Nantes. Cette année, Le réveil des statues donne lieu à des rencontres parfois surprenantes, comme cette allégorie nonchalamment assise sur les remparts du Château des ducs de Bretagne, à deux pas de la statue plus classique d’Anne de Bretagne.

Certaines expositions portent davantage à la réflexion, comme la troisième édition d’Expression(s) décoloniale(s) au musée du Château des ducs de Bretagne (jusqu’au 12 novembre). Tous deux Camerounais, l’artiste Barthélémy Toguo et l’historien François Wassouni dialoguent à leur manière avec des pièces de la collection du musée afin d’apporter un autre éclairage sur le passé colonial. Rappelons que la ville de Nantes a prospéré grâce à la traite négrière du XVIIe au XIXe siècle. Barthélémy Toguo convie aussi les visiteurs à l’expo Habiter la terre jusqu’au 17 septembre à la HAB Galerie, du côté de l’île de Nantes. Baptisée Road to Exile, l’immense barque remplie à craquer naviguant sur une mer de bouteilles frappe particulièrement l’imaginaire.

Entrer au couvent à Rennes

Par un dimanche pluvieux, j’ai mis le cap vers le Couvent des Jacobins, à Rennes, pour découvrir l’exposition Forever Sixties de la collection Pinault. Au-delà des icônes américaines, la révolution visuelle des années 1960 se vivait avec tout autant d’intensité de l’autre côté de l’Atlantique. Ainsi, après avoir (re)vu certains clichés célèbres de Richard Avedon, on plonge dans l’univers hétéroclite du Niçois Martial Raysse, qui a côtoyé plusieurs artistes pop pendant sa parenthèse américaine, d’Alain Jacquet, qui s’est notamment amusé à transposer certains tableaux célèbres dans l’esthétique pop, tel Le déjeuner sur l’herbe, et de trois « amazones du pop », l’Autrichienne Kiki Kogelnik, la Belge Evelyne Axell, une élève de Magritte, et l’incontournable Nikki de Saint Phalle, qui a entamé sa série des Nanas au mythique Chelsea Hotel de New York. Tout sauf austère, l’écrin érigé au XIVe siècle met magnifiquement en valeur les quelque 80 oeuvres — dont plusieurs jamais exposées auparavant. À Nantes comme à Rennes, on ne quitte pas la ville sans avoir dégusté au moins une galette complète avec une bolée de cidre et une crêpe caramel au beurre salé !

Photo: Marie-Julie Gagnon L’exposition Forever Sixties au Couvent des Jacobins, à Rennes

De Jean-Michel Basquiat à Sarah Bernhardt à Paris

Alors qu’À plein volume. Basquiat et la musique a transporté ses pénates au Musée de la musique – Philharmonie de Paris, la Fondation Louis Vuitton présente Basquiat X Warhol, à quatre mains. Bien que la collaboration des deux artistes s’avère fascinante sur plusieurs plans, on ne peut s’empêcher de ressentir un malaise en assistant aux coulisses d’une séance photo en vidéo, dans laquelle l’aîné enlace le jeune prodige avec insistance.

Au Musée Carnavalet, plus ancien musée de la ville, Paris est pataphysique de Philippe Starck, qui prendra fin le 27 août, nous fait voir des lieux mythiques avec d’autres yeux, comme la tour Eiffel qu’il apercevait de son bureau et qu’il décrit comme une « sculpture de vent ».

Au Petit Palais, l’immense Sarah Bernhardt nous reçoit dans toute sa démesure. Disparue il y a 100 ans, la Divine était célébrée par d’autres grands noms de l’époque, de Victor Hugo à Marcel Proust. C’est d’ailleurs elle qui a inspiré à Jean Cocteau l’expression « monstre sacré ». Non, la première grande star de l’Histoire ne déçoit pas.

Photo: Marie-Julie Gagnon L’exposition Sarah Bernhardt au Petit Palais, à Paris

Pas nouveau, mais encore tout beau

Alors que Paris a le regard tourné vers les Jeux olympiques de 2024, moi, c’est un saut dans le passé que je m’offre chaque fois que je vais me balader sur les quais de la Seine au coucher du soleil. Depuis leur piétonnisation, les quais offrent un condensé de vie parisienne comme nulle part ailleurs. Entre les pique-niques, les terrasses animées, les couples enlacés et Paris Plage, je me retrouve à tout coup projetée dans une scène de Midnight in Paris… ou de Ratatouille, selon l’endroit où je pose le regard.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



À voir en vidéo