Carnet voyage

Carolyne Parent
Collaboration spéciale
L'île finlandaise d'Ulko-Tammio, la première île au monde où l’usage d’un téléphone intelligent est volontairement banni
Photo: Office de tourisme de Kotka-Hamina L'île finlandaise d'Ulko-Tammio, la première île au monde où l’usage d’un téléphone intelligent est volontairement banni

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Finlande, poisson rouge et détox numérique

Dans La civilisation du poisson rouge (Grasset, 2019), Bruno Patino raconte que Google a réussi à calculer le temps d’attention de l’animal et qu’il est de huit secondes. Celui des millénariaux, nés avec un écran dans la main ? Il est de neuf secondes, toujours selon le géant du numérique. Au-delà, il leur faut un nouveau stimulus. L’essayiste rapporte aussi qu’une étude du Journal of Social and Clinical Psychology estime à 30 minutes le temps d’exposition maximal aux réseaux sociaux sans préjudice pour notre santé mentale. Plus longtemps, il y a péril. Si jamais nous en doutions, nous voilà fixés !

J’apprécie donc toute invitation à me déconnecter. Ainsi, cet été, en Finlande, l’Office de tourisme de Kotka-Hamina, de concert avec Parcs et faune Finlande, promeut Ulko-Tammio à titre de première île au monde où l’usage d’un téléphone intelligent est volontairement banni. Partie prenante du parc national du golfe de Finlande oriental, que visitent 25 000 personnes par année, l’île au passé militaire est un attrait majeur de la destination.

« Avec cette campagne, nous voulons rappeler à tous l’importance de faire une pause numérique pour profiter pleinement de la nature, explique Viktoria Shishkova, responsable des communications et des médias pour l’Office. Nous ne contrôlons d’aucune façon l’utilisation des téléphones et il n’y a aucune sanction d’aucune sorte pour leur usage. Nous espérons simplement que les gens seront enthousiasmés et inspirés par notre campagne, qu’ils se concentreront sur leur expérience de visite et respecteront les autres visiteurs. »

Quelle belle idée de conscientisation ! Et si elle faisait des petits dans nos parcs ? Cela ne nous ferait pas de tort de se voir inviter à garder notre téléphone dans notre poche pour mieux profiter de l’ici et maintenant…

Se faire suer au lac

Photo: Drew Hadley Le Manoir Hovey, situé sur les rives du lac Massawippi
 

À North Hatley, l’établissement inspiré de la demeure de George Washington se mire dans un « lac aux eaux profondes » — c’est ce que signifie le mot « massawippi » en langue abénaquise. Datant du début de l’autre siècle, il devint auberge en 1950. Celle-ci porte depuis le nom d’un capitaine loyaliste, éminent colon parmi ceux qui s’établirent dans la région au lendemain de la Révolution américaine. Il s’agit du Manoir Hovey, bien sûr ! Fleuron de l’hôtellerie du Québec, membre de l’association Relais Châteaux, l’hôtel-boutique vient d’inaugurer un spa et ses trois suites, qui prennent leurs aises dans un bâtiment voisin, attenant à une nouvelle piscine extérieure chauffée. Un circuit de bains nordiques y est proposé, qui peut être complété, ces temps-ci, par un plongeon dans le lac si le coeur nous en dit ! Sinon, on se rabat sur le bassin d’eau froide, puis sur cette autre nouveauté qu’est l’exfoliation au sel rose de la Saskatchewan, rien de moins !

Les Y mettront les voiles !

L’engouement pour les croisières ne se dément pas. Le secteur comptait 29,7 millions de croisiéristes en 2019 ; ils seront 39,5 millions en 2027, estime l’association Cruise Lines International. Dans son état des lieux 2023, l’organisation souligne même, roulement de tambour et corne de brume, que les plus jeunes représentent l’avenir de cette industrie : 88 % des millénariaux ayant déjà fait une croisière prévoient d’en faire d’autres et 77 % de ceux qui n’en ont encore jamais fait envisagent d’en faire. Vraiment ? Je serais curieuse de connaître les raisons qui motivent ces Y et le genre de navire qu’ils choisissent : le paquebot-ville du genre Icon of the Seas de Royal Caribbean ou le bateau de 200 passagers ou moins — deux expériences de navigation entièrement différentes ? Dommage que le rapport reste muet sur la question.

Pas nouveau, mais encore tout beau

Connaissez-vous Fairbnb.coop ? Cette plateforme d’hébergement équitable chez de vrais « locaux » reverse la moitié des frais de service (qui sont environ de 15 %) dans des projets visant à atténuer les effets négatifs du tourisme dans les villes où elle est présente. À Venise, par exemple, l’argent finance, entre autres, des activités de nettoyage des façades d’immeubles et de monuments. Donc, honte au Comité international olympique
et à l’accord de commandite qui le lie à Airbnb jusqu’en 2028.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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