La Côte-de-Beaupré le long de la Route verte

Nathalie Schneider
Collaboration spéciale
La Route verte 5 est un circuit d’une trentaine de kilomètres qui s’épivarde entre fleuve et montagnes.
Photo: Nathalie Schneider La Route verte 5 est un circuit d’une trentaine de kilomètres qui s’épivarde entre fleuve et montagnes.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

La meilleure façon de découvrir les secrets de la Côte-de-Beaupré est de la parcourir à vélo depuis Québec. La région regorge de choses à faire et à voir. En prime : les producteurs agrotouristiques y abondent.

Le relief si particulier de Québec se profile à mesure que nous approchons du quai depuis la toute nouvelle navette fluviale mise en place par le croisiériste AML. Les plaines d’Abraham verdoyantes et le magistral Château Frontenac se révèlent sous un ciel tourmenté qui donne à la ville de profondes couleurs contrastées. Au départ de Sainte-Anne-de-Beaupré, cette nouvelle liaison fluviale d’une heure permet aux visiteurs et aux locaux de se déplacer le long de la Côte-de-Beaupré et d’admirer, au passage, tout ce qui fait son charme : ses rives naturelles, l’ombre imposante du mont Sainte-Anne, la spectaculaire chute Montmorency et le pont de l’île d’Orléans. Arriver dans la Capitale-Nationale par bateau est déjà une aventure en soi.

Rouler dans l’histoire

Le retour vers Sainte-Anne-de-Beaupré, nous le ferons le long de la Route verte 5, un circuit d’une trentaine de kilomètres qui s’épivarde entre fleuve et montagnes. Ce circuit débute par une piste cyclable, puis il emprunte la Route de la Nouvelle-France — autrefois le chemin du Roy —, plus fréquentée par les vélos que par les autos. Généralement, on ne fait qu’y passer depuis Québec pour se rendre plus loin, dans les régions de Charlevoix et de la Côte-Nord, et c’est bien dommage.

Faire la route à deux-roues permet d’explorer ce coin historique en prenant le temps de multiplier les pauses à Boischatel et à L’Ange-Gardien. Et d’admirer, le long de la paisible avenue Royale, les somptueuses demeures patrimoniales avec leur toit mansardé et leur larmier incurvé. Leur architecture varie entre influence britannique de la fin du XVIIIe siècle et style néoclassique français du type ferme normande du XIXe siècle, avec son caveau à légumes près de l’entrée. Les plaques commémoratives des familles souches se succèdent sur cette artère historique, l’une des plus anciennes de l’Amérique du Nord. À Château-Richer, le moulin du Petit-Pré, le premier moulin industriel de la Nouvelle-France, témoigne de la tradition de la culture du blé dans la seigneurie de Beaupré de la fin du XVIIe siècle.

Au fil des kilomètres avalés, les deux tours de l’imposante basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré indiquent, en se révélant, que nous parvenons à destination. Ce sanctuaire accueille près d’un million de visiteurs chaque année, dont de nombreux pèlerins. Sa basilique renferme un fragment de l’avant-bras de sainte Anne, la mère de Marie. La toute première église, érigée par des Bretons sauvés d’un naufrage grâce à leurs prières à sainte Anne, remonte à 1658.

Vertige assuré

Direction le canyon Sainte-Anne, à Saint-Joachim, une dizaine de kilomètres après Sainte-Anne-de-Beaupré. Un plongeon dans l’histoire géologique, avec ce saisissant canyon creusé dans le roc et dont l’origine remonte à plus d’un milliard d’années. La rivière Sainte-Anne-du-Nord se fraie un chemin torrentiel : une chute de 74 mètres de dénivelé, plus haute que celles du Niagara. Trois ponts suspendus et plusieurs belvédères, accessibles le long d’un sentier d’environ deux kilomètres, permettent d’approcher au plus près des bouillons au-dessus du gouffre. Les amateurs d’adrénaline ne manqueront pas l’expérience de l’AirCanyon, un survol de la chute d’environ une minute sur un siège motorisé. Ce site naturel exceptionnel souligne ses 50 ans d’exploitation cette année et se prête parfaitement à une escapade en famille.

Infos pratiques

Cyclo Services, à Québec, possède une flotte de vélos, électriques ou pas, offerts à la location. La boutique est installée à quelques mètres des pistes cyclables.

• Parfait après une journée de vélo : le Spa des Neiges, à Sainte-Anne-de-Beaupré. L’autobus du Quai transporte les visiteurs de Sainte-Anne-de-Beaupré jusqu’au canyon Sainte-Anne.

Une vocation réinventée

Un vent de renouveau souffle sur la Côte-de-Beaupré. Une communauté de passionnés de nature et de produits du terroir en fait une très intéressante destination d’agrotourisme. Voici quelques adresses triées sur le volet.

Où dormir : à l’Auberge et campagne, installée dans l’ancien magasin général de Saint-Ferréol-les-Neiges qui date de 1863, un magnifique village rural au charme puissant. Neuf chambres superbement meublées, une cuisine maison inspirée par les producteurs locaux et, surtout, un accueil chaleureux des propriétaires, Lisa et Patrice. Le soir venu, visiteurs et locaux se retrouvent au bar Chez Pat, un petit bistro accueillant à même l’auberge. Autre option : un chalet à la ferme, un hébergement tout confort à la ferme Cheval et campagne. On peut se balader sur le domaine et aller caresser les chevaux qui broutent devant le chalet.

Où prendre un café : au Café Apollo, pour la qualité de ses boissons, mais surtout pour l’ambiance, qui attire touristes et gens du coin.

Où prendre une bière : chez Brasseur des Monts, une toute nouvelle microbrasserie. Ses blanches et ses IPA sont savoureuses, mais c’est la cuisine gastronomique de son chef, Philippe Morissette, qui surprend par son étonnante créativité.

Où se ravitailler : à la Ferme Simard, pour des légumes et des produits locaux, mais surtout pour ses plats préparés et vendus sous vide, selon le concept du farm-to-table.

Où se sucrer le bec : chez Praline et chocolat, pour ses pâtisseries et autres douceurs irrésistibles, ou à l’excellente boulangerie Les Bonyeuses. Pour une crème glacée exceptionnelle, rendez-vous à la Crémerie Sammy’s.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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