Après New York, Volodymyr Zelensky prévoit une visite au Canada

Volodymyr Zelensky lors d’un discours à l’ONU, à New York
Timothy A. Clary Agence France-Presse Volodymyr Zelensky lors d’un discours à l’ONU, à New York

Après son passage au siège des Nations unies à New York, mardi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se prépare à faire un saut au Canada dans les prochains jours pour y rencontrer, entre autres, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a confirmé au Devoir une source diplomatique.

La rencontre doit se tenir vendredi à Ottawa, où le leader ukrainien prévoit livrer une allocution devant les membres du Parlement. Sa visite au Canada va comprendre également un arrêt à Toronto.

Il s’agit de la première visite au Canada pour Volodymyr Zelensky depuis le début de la guerre d’invasion lancée en février 2022 par la Russie contre l’ex-république soviétique. Elle donne l’occasion au président ukrainien d’exposer une fois de plus l’alliance solide tissée entre le Canada et l’Ukraine. M. Zelensky devrait profiter de ce passage en personne dans la capitale pour remercier les Canadiens de leur aide et de leur soutien face à l’agression russe.

Justin Trudeau s’est rendu à Kiev à deux reprises depuis le début de l’année, dont la dernière fois en juin pour y annoncer un soutien militaire doté d’une enveloppe de 500 millions de dollars. Au total, le Canada a offert pour 1,8 milliard en équipements militaires et en aide à la formation des troupes ukrainiennes dans la foulée de la guerre lancée il y a plus de 573 jours par le Kremlin contre son voisin.

Cette contribution comprend entre autres huit chars de combat Leopard 2A4 livrés au début de l’année, 200 véhicules blindés expédiés cet été ainsi que des missiles de défense aérienne et un système national de missiles surface‑air perfectionné (NASAMS) en cours de livraison.

Ottawa n’avait pas officiellement confirmé mardi le déplacement de Volodymyr Zelensky en sol canadien. La visite a été initialement mise en lumière par le Globe and Mail, plus tôt dans la journée.

Devant l’Assemblée générale des Nations unies en après-midi, le président ukrainien a rappelé à la face du monde que le conflit en cours sur son territoire dépasse largement les frontières de son petit pays et appelé à l’unité des démocraties du monde pour préserver une « paix globale ». « Nous devons nous tenir debout contre cette agression aujourd’hui pour dissuader d’autres agresseurs demain », a-t-il dit tout en dénonçant la violence du régime de Vladimir Poutine à l’égard de l’Ukraine. Il a pointé du doigt l’utilisation des exportations de céréales, les attaques sur le réseau électrique ukrainien tout comme les enlèvements de milliers d’enfants comme des armes utilisées par les Russes pour mettre l’Ukraine à genou.

Volodymyr Zelensky a invité également les membres de l’assemblée à un sommet mondial pour la paix sur lequel il dit travailler depuis plus d’un an, sans en préciser la date. « Des discussions et des échanges importants ont eu lieu à Hiroshima, à Copenhague et Jeddah sur la mise en oeuvre d’un plan de paix », a-t-il dit, en annonçant que les détails de ce plan vont être présentés mercredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Selon lui, 140 États et organisations internationales soutiendraient entièrement ou partiellement sa feuille de route en 10 points vers la paix, dont il a présenté les grandes lignes l’an dernier. Le plan aspire à faire « de la paix ukrainienne une paix mondiale », a dit le président.

En mars 2022, Volodymyr Zelensky s’était déjà adressé aux parlementaires canadiens, par vidéoconférence. Il avait appelé le Canada à soutenir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, et ce, au lendemain de l’invasion de son pays par la Russie.

Le Canada entretient d’étroites relations avec l’Ukraine particulièrement depuis l’élection de Volodymyr Zelensky à la présidence en 2019. L’ex-humoriste et comédien devenu chef de guerre avait effectué sa première visite officielle au Canada en juillet de cette même année. Il y avait rencontré Justin Trudeau et Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères de l’époque, et ce, en marge de sa participation à la Conférence sur la réforme de l’Ukraine, une réunion internationale majeure portant sur l’avenir de l’Ukraine, qui s’était tenue à Toronto.

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