Dix soldats tués par les rebelles houthis au Yémen

Dix soldats ont été tués et douze autres blessés lors d’une « attaque-surprise » menée dimanche par les Houthis à la frontière entre les provinces de Lahij et d’Al Bayda, dans le sud du pays.
Mohammed Huwais archives Agence France-Presse Dix soldats ont été tués et douze autres blessés lors d’une « attaque-surprise » menée dimanche par les Houthis à la frontière entre les provinces de Lahij et d’Al Bayda, dans le sud du pays.

Dix soldats du gouvernement du Yémen, soutenu par la coalition militaire de l’Arabie saoudite, ont été tués dimanche lors d’une attaque des Houthis, après plus d’un an de relative accalmie dans cette guerre qui a ravagé le pays, ont indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) des sources militaires.

Le récent rapprochement entre l’Arabie saoudite, qui appuie le gouvernement yéménite, et l’Iran, proche des rebelles, a suscité des espoirs d’apaisement, mais les négociations de paix restent dans l’impasse dans ce pays de la péninsule arabique plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde.

Dix soldats ont été tués et douze autres blessés lors d’une « attaque-surprise » menée dimanche par les Houthis à la frontière entre les provinces de Lahij et d’Al Bayda, dans le sud du pays, ont assuré à l’AFP des sources militaires gouvernementales, qui ont demandé l’anonymat.

Selon ces mêmes sources, l’attaque visait un site des forces séparatistes du Sud, alliées au gouvernement face aux Houthis et soutenues par les Émirats arabes unis, autre acteur clé de la coalition militaire saoudienne.

La plupart des hommes qui se trouvaient sur ce site ont été soit tués, soit blessés, ont-elles ajouté.

 

Un drone des rebelles a été abattu durant les affrontements, qui ont également fait quatre morts dans le camp des Houthis, ainsi que plusieurs blessés, ont affirmé ces sources.

Médiation onusienne

 

Cette attaque a coïncidé avec une rencontre dimanche entre l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, et un conseiller du ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Asghar Khaji.

« Ils ont discuté des progrès de la médiation menée par l’ONU et des moyens de renforcer le soutien régional et international concerté en vue de la reprise d’un processus politique inclusif », a annoncé le bureau de M. Grunberg sur X, anciennement Twitter.

Une trêve négociée par l’ONU et entrée en vigueur en avril 2022 a offert un certain répit à une population de 30 millions d’habitants, dont plus des trois quarts dépendent de l’aide humanitaire.

Arrivée officiellement à expiration en octobre dernier, la trêve a relativement tenu depuis, et des pourparlers entre les rebelles et Riyad ont même eu lieu, mais encore sans avancée majeure.

En froid depuis des décennies, la riche monarchie du Golfe et l’Iran ont officiellement rétabli leurs relations diplomatiques rompues en 2015.

Malgré les espoirs d’apaisement régional, les perspectives de paix au Yémen comme en Syrie restent encore très incertaines, selon les observateurs.

Les attaques des rebelles houthis sur le sol saoudien ont toutefois cessé.

 

Combattants du Sud

Ces derniers mois, le sud du Yémen a en revanche été secoué de violences, impliquant notamment le groupe djihadiste al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), visant lui aussi les séparatistes soutenus par Abou Dhabi.

 

Considérés comme les combattants de la coalition parmi les mieux aguerris, les séparatistes du Sud sont à couteaux tirés avec le pouvoir yéménite, mais se sont souvent montrés efficaces face aux Houthis et aux djihadistes dans le sud.

Alors que les rebelles Houthis ont pris le contrôle d’une grande partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa, prise en 2014, le gouvernement reste au pouvoir dans le sud, Aden étant sa capitale provisoire.

La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés alors que l’ONU met régulièrement en garde contre un risque de faim aiguë, voire de famine à grande échelle, sur fond de baisse de l’aide internationale.

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